« C’est en septembre… »
À l’orée de l’automne, l’hibernation pointe le bout d’une muse usée par un été en demi-teintes…
Sommeil. Sous les paupières closes, défilent pesamment spleen et léthargie. Au loin, une fanfare égrène des notes ternes. Pas de clairons. Sans tambours ni trompettes, un tuba émerge et distille une musique sourde. Immersion immédiate. Cycliquement, le sous-marin gris s’enfonce sous les bleus d’une âme sans envie. Loin. Profond. Même les mots ne parviennent pas à éloigner l’ennui.
Sommeil. Lutter pour respirer ? Se battre pour espérer ? Mais quoi au juste ? Et toujours l’isolement, la solitude, l’ennui. MSN est muet. Tout comme le téléphone. Les livres sont sagement alignés dans la bibliothèque. Certains sont empilés sur le coin du bureau. En attente d’être ouverts. En standby…
Sommeil. Derrière les iris sans couleur, l’existence disparaît peu à peu. Le temps tamisé s’écoule dans le sablier. Le rêve chemine. Il gomme la lassitude et fait place à la joie. Bonheur fugace et intense. Un baiser échangé. Donné. Un seul. Un vrai. Une éternité…
Sommeil. Les yeux éblouis s’ouvrent. La sensation perdure. Pourtant, rien n’a changé. Rien ? Vraiment ?
Il fait toujours beau en septembre … quand la chanson de Bécaud (« C’est en septembre que l’on peut vivre pour de vrai… ») fait danser des yeux réconciliés avec l’envie…