« Dingue et guindée »
In and out…
Dès sa naissance, Pradoline avait tout du « petit cœur ». Une petite fille, ou plutôt une poupée modèle. L’angelotte bouclée, élève appliquée était aussi lisse que les images qu’elle collectionnait. Elle faisait bien bisquer sa maman de temps en temps, juste pour prouver sa réalité d’être humain et pas seulement de pinochiette, mais sans plus.
Cela dit, l’approche de la « perfection » a des travers.
Par la suite, Prado n’avait cessé de maîtriser sa vraie nature dans le moule étroit d’une existence où le surmoi régnait en despote absolu. L’étiquette « rigide » semblait diablement et irrémédiablement collée à son apparence empreinte de raideur physique tout autant que mentale.
C’était sans compter sur le pouvoir de l’écriture … qui fit exploser sa gangue. À l’âge où les mamies tricotent (de moins en moins de nos jours) la layette de leurs petits enfants, elle découvrit un plaisir insoupçonné. En laissant courir ses doigts sur un clavier, des histoires folles, déjantées, farfelues, débridées se mirent à gicler sur l’écran…
Le ciselage de mots est devenu le passe-temps favori de Prado. Parfois, l’inspiration n’est pas au rendez-vous et l’histoire est moyenne, pour ne pas dire médiocre. Qu’importe. Elle respire tellement mieux depuis qu’elle a troqué le masque guindé contre une plume totalement dingue…