« Odo-rat »

Publié le par Mimi

En fait, il ne s’agissait que d’une souris mais « odo-souris » n’ayant aucun sens (pas même celui de l’interdit, du double ou du contre), la liberté d’une mutation a opéré.

 

À l’orée de l’automne, une souris, ayant dansé tout l’été, trouva tout naturel d’élire domicile dans un recoin de la cuisine. Solide appétit d’oiseau, cette maligne, avide de gratins de papiers, dévasta effrontément tiroirs et placards plusieurs jours d’affilée, semant à tous vents de malodorants excréments, peu ragoûtants. Après moult essais dont les détails sont ici épargnés (« Cheese ! »), les appâts ont eu raison de sa sagacité. Un beau dimanche, la souris a péri. Ouf ! Paix à son âme !…

 

Mais… Car il y a toujours un « mais », un « cependant », voire un « toutefois » dans toute histoire, digne d’être narrée. Malgré un récurage en extrême profondeur, le souvenir de son fumet nauséabond a subsisté. Chaque fois que les placards s’entrouvraient ou les tiroirs coulissaient, d’indélicats relents faisaient grimacer un appendice nasal, écœuré.

 

Diverses plaquettes désodorisantes à la lavande, vanille, fleur d’oranger se sont succédées pour tenter d’amoindrir la puissance des effluves. L’effet restait mitigé. Chaque fois, une once âcre ravageait les cils d’un odorat, encore et toujours imprégné de la coquine…

 

Puis, le diffuseur d’huile essentielle est arrivé. Tel Zorro l’enchanteur (à moins que ce ne soit Merlot ?), il est parvenu à gommer les exhalaisons fantômes de la rongeuse. Ouf !…

 

Toutefois… (vous voyez bien qu’il y en a toujours un, caché quelque part), à présent, la maison baigne dans l’enivrante atmosphère d’un parfum sirupeux et musclé de… musc(at) blanc…

Publié dans Fulgures

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article