« Songe d'une après-midi d'été »

Publié le par Mimi

 

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Chaude après-midi d’Août, tout semble endormi. Allongée à l’ombre sur la balancelle, je rêvasse, déconnecte et m’assoupis sur ce rythme lancinant…

 
Le « Cirque de la Lune » vient d’installer son chapiteau. Tout au fond à gauche, rang Z, siège zéro, je suis la spectatrice admirative.
 
La frêle funambule ressemble à Colombine. Son Pierrot n’est pas dans la lune. Il lui a prêté une ombrelle de plumes pour tenir en équilibre sur son fil. Elle glisse d’un pas gracile. Les paroles de Cocciante berce ses mouvements :
« Sur son fil, le funambule pose le temps dans sa bulle… Et le temps funambule est suspendu comme une plume ».
La danse se fait bulle gracieuse, quand subitement le fil se casse. Colombine tombe brutalement sur le sol avant de disparaître.
 
Au loin, apparaît un gamin goguenard qui hurle :
« Elle est tombée par terre, c’est la faute à Voltaire, le nez dans le ruisseau… ».
L’équilibriste revient sous les traits de la Liberté, son ombrelle transformée en drapeau. Elle le brandit fièrement en haut des barricades où Gavroche a pris la place de Pierrot gisant moitié mort dans le sang de tous ces misérables…
 
Dans un flash insensé, le clown Fondu vient m’annoncer d’un ton contrit :
« Madame Zzéro, votre inspiration vient d’expirer ! ».
Aussitôt, une excitée en justaucorps crie sur un rythme endiablé : « Inspirez ! Expirez ! ».
 
Colombine, Pierrot, Gavroche, la Liberté, l’aérobicienne s’évanouissent, me laissant plantée au milieu de nulle part. Je hurle et gesticule, mais nul ne remarque « Zzéro »…
 
La brise me réveille. La radio égrène un vieux blues qui me susurre :
« J’aurais voulu être un artiste pour pouvoir dire pourquoi j’existe… » ♫ ♫ ♫ ♫

Publié dans Fulgures

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