« L’idole footue »

Publié le par Mimi

  

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Je ne comprends pas pourquoi je végète ici… Tout cela est-il si loin ? Il me semble pourtant que c’était hier. En 98, si mes souvenirs sont exacts. J’entends encore ces rengaines martelées par des milliers peut-être des millions de personnes. « Et un, et deux, et trois... zéro ! », « I will survive… »… Tu parles. Depuis, je suis devenu inutile. Au placard (ou au rencart) comme ils ont dit. Je m’ennuie tellement. Peut-être pourriez-vous m’aider à reprendre du service. Non ? Vous me reconnaissez, quand même ? Comment ça, non ? Allez cherchez un peu... Tenez, voici quelques indices.

 
Même si je n’ai pas les yeux bridés, je crois me rappeler avoir vu le jour en Asie (on a tous quelque chose « made in China »). De cette lointaine contrée, j’ai gardé un esprit très zen. D’ailleurs, mon style se concentre sur deux couleurs. Noir et blanc comme le Yin et le Yang. Ainsi, on ne peut pas me louper ! J’avoue que je suis, disons plutôt j’étais, un peu « m’as-tu-vu ». Je suis également très tendance. Sans vouloir plagier cette chanteuse qui se prélassait dans la ouate, perso, de toutes les matières c’est le cuir que je préfère. Je suis si à l’aise dans ma peau. En toute modestie, j’ai été extrêmement connu et on m’a voué un culte quasi-mythique sur l’ensemble de la planète. On m’a adulé comme un Dieu. Alors ? Vous ne me reconnaissez toujours pas ? C’est surprenant ! Bon, alors, je continue...
 

Dès mon entrée sur la pelouse du stade, des dizaines de milliers de spectateurs n’avaient d’yeux que pour moi. Généralement, l’homme en noir m’accompagnait au milieu du terrain quand le match allait démarrer. Ensuite je me baladais pendant 90 minutes. Devant, derrière, au milieu ... au point d’en avoir le tournis. Je m’en suis pris « plein la tête » à vouloir être sur tous les coups de pieds, corners, coups francs, penaltys... Malgré de réels efforts, il m’est arrivé de faillir à ma mission et de louper le but. Parfois, à cause de ces satanés poteaux qui se trouvaient sur la trajectoire, parfois parce que le gardien était trop bien inspiré. À vous, je peux le dire puisque nous sommes devenus amis. Il m’est arrivé de jouer avec les nerfs de tout le monde en ratant malicieusement un but... Je sais, ce n’est pas fair-play... Mais je ne l’ai pas fait bien souvent et pendant toute la coupe du monde 98, je me suis très bien comporté, non ? Et maintenant ? Vous m’avez enfin reconnu ?

 
Vu votre tête, on dirait que vous avez compris. Alors ? Vous voulez bien m’engager dans l’équipe du personnel de l’hôpital psychiatrique ?
 
Extrait des mémoires d’un ballon qui ne tourne plus rond...

 

Publié dans Textes courts

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