« L’idole footue »
Je ne comprends pas pourquoi je végète ici… Tout cela est-il si loin ? Il me semble pourtant que c’était hier. En 98, si mes souvenirs sont exacts. J’entends encore ces rengaines martelées par des milliers peut-être des millions de personnes. « Et un, et deux, et trois... zéro ! », « I will survive… »… Tu parles. Depuis, je suis devenu inutile. Au placard (ou au rencart) comme ils ont dit. Je m’ennuie tellement. Peut-être pourriez-vous m’aider à reprendre du service. Non ? Vous me reconnaissez, quand même ? Comment ça, non ? Allez cherchez un peu... Tenez, voici quelques indices.
Dès mon entrée sur la pelouse du stade, des dizaines de milliers de spectateurs n’avaient d’yeux que pour moi. Généralement, l’homme en noir m’accompagnait au milieu du terrain quand le match allait démarrer. Ensuite je me baladais pendant 90 minutes. Devant, derrière, au milieu ... au point d’en avoir le tournis. Je m’en suis pris « plein la tête » à vouloir être sur tous les coups de pieds, corners, coups francs, penaltys... Malgré de réels efforts, il m’est arrivé de faillir à ma mission et de louper le but. Parfois, à cause de ces satanés poteaux qui se trouvaient sur la trajectoire, parfois parce que le gardien était trop bien inspiré. À vous, je peux le dire puisque nous sommes devenus amis. Il m’est arrivé de jouer avec les nerfs de tout le monde en ratant malicieusement un but... Je sais, ce n’est pas fair-play... Mais je ne l’ai pas fait bien souvent et pendant toute la coupe du monde 98, je me suis très bien comporté, non ? Et maintenant ? Vous m’avez enfin reconnu ?