« Dualités »

Publié le par Mimi

                                                                          

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J’ai la chance d’avoir un karma jalonné de jours pairs et doublons. Née sous le signe des gémeaux, un 06/06 d’une année double que je tairai, je me suis mariée un 08/08. Gageons que je mourrai un 10/10 ou bien un 12/12… Mais le plus tard possible, s’il vous plaît mon Dieu. Immanquablement, tous ces doublés ont façonné une Mimi (encore deux syllabes identiques) dotée d’une personnalité duale. Dans un « double je » de miroir, voici la face cachée de ma complexité.
 
Il y a … de nombreuses années, nul n’aurait pu imaginer que sous les dentelles de petite fille modèle se dissimulait une rebelle en herbe. La jeune Pradoline (c’était alors mon surnom) était en fait une diablotine.
 
Elle avait une sainte horreur des boucles châtain clair qui auréolaient son visage. Coiffée de la sorte, elle ressemblait à cet ange placardé sur les étiquettes de pots de confitures Andros. Chaque soir, elle s’endormait difficilement (brrr !!!!, foutue peur du noir !), espérant se réveiller avec de longs cheveux raides comme ceux de Françoise Hardy. Enfant capricieuse, elle en fit voir de toutes les couleurs à sa délicieuse maman (aujourd’hui disparue). Elle n’aimait pas ses poupées, refusait de se laver, jetait et rejetait tout en bloc. Dans la longue liste des insatisfactions, aux cheveux s’ajoutaient ses pieds. Plats comme des galettes, ils ne lui plaisaient pas. Elle les aurait voulus cambrés pour porter de délicates petites chaussures. Mais l’empeigne baillait ou s’écrasait sous le poids d’une voûte quasi-inexistante. Elle imagina alors un monde où ses extrémités seraient inversées et demanda à son miroir de transformer le tandem « cheveux frisés et pieds plats » contre un duo « cheveux plats et pieds frisés ».
 
Bien des années plus tard, le miracle s’est partiellement produit. La science a fait de grands progrès en matière capillaire. Les frisottis de Pradoline ont fait place aux cheveux raidis de Mimi. En ce qui concerne les pieds, les remonte-galettes (traduire semelles) n’ont pas jamais pu effacer leur platitude. Mimi s’en est fait une raison. Elle ne pourra jamais porter d’escarpins à talons.
 
Entre Pradoline et Mimi, cinquante ans se sont écoulés. Ses brillantes études scientifiques ne servent à rien aujourd’hui car Mimi ne travaille plus. Elle partage la vie de Gilles, son mari-ami depuis plus de vingt ans. Dame Nature n’a pas été clémente et s’est montrée capricieuse. Le ventre de Mimi est resté sec de toute vie. Une fois de plus, elle s’en est fait une raison. Du moins, c’est ce qu’elle dit. 
 
Mimi a cherché une voie pour donner un sens à son existence. Après avoir exploré plusieurs pistes, les mots se sont révélés. À présent, la passion de l’écrit emplit toute sa vie. Du moins, c’est ce qu’elle dit. Mais derrière le reflet, que pense la vraie Mimi ? Chut !... Le miroir s’est éteint…

Publié dans Textes courts

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A
Je suis passée et je reviendrai !<br /> <br /> Bizzzz !
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M
OK Agnès. Merci de ton passage. La porte est ouverte, tu le sais. Tu seras toujours la bienvenue.A bientôt. Bizzz 
C
Ce blog, enfin tu as ton espace personnel (!) je le sais prometteur. Il promet des textes soignés, à l'écriture élégante qui "balance", une qui danse, une qui fait vivre des personnages de fiction ou donne à voir une adorable Pradoline. Bienvenue chez les "surfeurs" Mimi :)<br /> Je te mets en lien si tu veux bien.
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M
Merci beaucoup ma belle Cathouche, plume jumelle de tes mots. Bien sûr, un lien sur ton blog ... et je fais de même aussitôt. Bises. A te lire, relire, re-re-lire ... Mimi