« Histoire bette... »

Publié le par Mimi


« La blétitude, ça n’existe pas… »



 
Les petits bonheurs se font rares ces derniers temps. Flemme ? Plutôt flamme éteinte. Pour raviver une écriture endormie, juste quelques mots tendres mais pas blets…
 
Dans son jardin propret, Dame Bette poussait à l’ombre de tout souci. Mais de tout plaisir également. Cette demoiselle était une parfaite représentation de la fabuleuse morale attribuée à Monsieur du Puits :
« À trop vouloir se protéger du malheur, on s’isole du bonheur… »
 
Les racines fortement ancrées dans sa terre du sud, elle coulait des jours tranquilles sans manquer de soleil ni d’eau, nourriture… Sa carapace d’un vert lumineux et craquant abritait une nature généreuse, prête à tout accepter pour le bonheur de sa claire descendance. Toutefois, l’indispensable avait disparu de son existence depuis des lustres. Résignée, elle s’apprêtait à mûrir ainsi. C’était sans compter sur la malice du troll Aladan qui veillait sur elle. Un jour de printemps, du fond de son étoile lointaine, il décocha un message énigmatique qui vint s’incruster dans ses blanches cardes. Avec deux initiales et une poignée de numéros, le génie malin avait ouvert la porte des rêves. Depuis des années, Dame Bette y pensait intensément sans jamais imaginer qu’un tel miracle se produirait.
 
À l’encre de chine sympathique, elle envoya sur les ondes des mots d’amour. À l’autre bout du monde, l’écho se fit d’abord pirouette. Contre vents et marées, elle insista jusqu’au jour où l’on vint toquer à la porte de sa vie…
 
L’histoire n’en dit pas plus. Mais au fond des chaumières, on chuchote qu’une merveilleuse renaissance se produisit. Dame Bette rayonnante, avait enfin trouvé le chemin…
 
 
 
 
« La belle et le rebelle »  
 
Une fois n’est pas coutume, voici la suite du conte de Dame Bette (cf. La blétitude, blablabla…).
 
Sur la voie du bonheur, Dame Bette embellissait à vue d’œil. Les nervures de ses feuilles (d’un vert indéfinissable) bouillonnaient de sève. La métamorphose laissait coi plus d’un jardinier. Tous s’accordaient à lui trouver du charme, du piquant, du mordant, du chien … bref, ce je-ne-sais-quoi qui donne des ailes à la vie.
 
Mue par d’incroyables sentiments, elle s’évertuait à semer des mots telles des graines au gré d’un vent d’été fort capricieux. Mais l’écho demeurait faible, pour ne pas dire inexistant. Seules quelques ondes émanant d’une nouvelle créature mythique (une licorne, le troll Aladan ayant disparu) la rassuraient. Était-ce un émissaire de celui qui avait déclenché cette superbe histoire ? Dame Bette l’ignorait mais voulait y croire.
 
Elle continua à émettre. Mais l’absence persistante de retours commença à engorger ses pousses qui se recroquevillaient. Fanitude et blétitude, reléguées depuis peu sur le « potager-étagère » poussiéreux, menaçaient de re-prendre possession de son âme.
 
Qu’allait-il advenir ? Que faisait ce rebelle qui entretenait le mystère et la souffrance de la belle Dame Bette ?
 
On continue à chuchoter dans les chaumières que l’histoire n’est pas finie. Mais nul n’en connaît l’issue. Sauf peut-être vous ? Oui, vous, là !...
 

Publié dans Textes courts

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C
Eh bien j'espère que ce joli conte, cette re-naissance aura des suites heureuses. Ce serait dommage de retourner à la fanitude !<br /> Bonne journée, bises !
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M
Je l'espère tout autant que toi Clerval. Merci de ton passage. AmitiésMimi